Audiences publiques de la CTQ : Orléans Express n’est pas seul dans la tourmente
Transport urbain et interurbainQuébec, 11 septembre 2014 – Les audiences publiques de la Commission des transports du Québec (CTQ) en regard aux demandes de modifications et d’abandons de services d’Orléans Express en régions ont pris fin vendredi dernier. La décision que rendront les commissaires aura sans contredit des impacts importants non seulement pour Orléans Express mais pour toute l’industrie du transport interurbain au Québec.
Le réseau interurbain par autocar est plus qu’un simple service de transport, il représente l’épine dorsale du système de transport collectif à l’échelle provinciale qui permet de relier les 538 municipalités réparties dans 75 des 86 municipalités régionales de comté (MRC) où est établie plus de 80 % de la population du Québec.
À maintes fois décriée par la Fédération des transporteurs par autobus, cette crise qui sévit actuellement sur le réseau interurbain ne date pas d’hier. Depuis les treize dernières années, la fréquentation des services de transport interurbain est en constante décroissance. Cette importante diminution a des impacts directs sur les revenus des entreprises privées qui opèrent ce réseau de transport. Historiquement, les circuits les plus rentables finançaient les services régionaux déficitaires. Aujourd’hui, ce principe d’interfinancement ne tient tout simplement plus.
Toujours en attente d’une nouvelle Politique de mobilité durable
La Fédération des transporteurs par autobus et ses membres attendent impatiemment la nouvelle politique de mobilité durable. En début d’année, suite à une vaste consultation, le gouvernement précédent dévoilait sa Stratégie de mobilité durable. Depuis, aucune nouvelle de la part du nouveau gouvernement quant à sa vision de cette nouvelle politique tant attendue. En l’absence d’une vision nationale de la mobilité, les contribuables des régions moins densément peuplées se voient actuellement offrir un système de transport collectif complexe, de par la multiplication des services non complémentaires entre eux, et qui répondent en partie seulement, à leurs besoins de mobilité.
La Fédération se questionne également en regard des programmes d’aides au transport collectif régional dont l’échéance est le 31 décembre 2014. Elle est inquiète quant aux délais que causera l’évaluation des programmes entrepris par le gouvernement et l’aide qui sera disponible pour la prochaine année. Un support financier est désormais nécessaire afin de soutenir et maintenir un service adéquat aux populations des régions. Les entreprises privées assument présentement à 100 % le risque commercial, c’est-à-dire sans aucune contribution de l’État, contrairement aux autres formes de transport public.
Plusieurs recommandations ont été soumises
Au cours des dernières années, la Fédération des transporteurs par autobus a partagé avec les différents gouvernements plusieurs recommandations afin de maintenir les services en région. Mais aujourd’hui, le temps presse. Le ministère des Transports doit ajuster immédiatement les mécanismes d’aide d’urgence afin de résorber temporairement la crise actuelle. Ensuite, la Fédération a proposé de former des tables de travail afin d’établir un plan d’action ayant pour objectif de favoriser une meilleure concertation et coordination entre les divers intervenants qui organisent et planifient le transport collectif rural, régional et interrégional. La concurrence modale était également au cœur des recommandations de la Fédération. Des mesures concrètes doivent être mises en place afin d’augmenter le niveau d’accessibilité pour les usagers. La Fédération a d’ailleurs déjà proposé d’exempter de taxes les tarifs de transport interurbain, et ce, au même titre que les autres modes de transport collectif.
La majorité des entreprises privées qui exploitent leurs services sont aujourd’hui à court de ressources. Les demandes déposées à la CTQ par Orléans Express démontrent l’état critique de la situation. Orléans Express n’est pas la seule entreprise dans cette situation. D’autres demandes de réductions ou d’abolition de services pourraient suivre. La disparition, même partielle, du réseau de transport interurbain par autocar au Québec n’est pas souhaitable, car c’est le seul réseau qui couvre actuellement toutes les régions. Recréer ce réseau essentiel nécessiterait de forts investissements publics et serait difficile à remettre en place avec l’ensemble des services actuels. Les programmes d’aide actuels sont insuffisants pour combler le fossé, sans cesse grandissant, entre la rentabilité et les pertes financières des transporteurs privés.
À Propos de la Fédération des transporteurs par autobus
La Fédération des transporteurs par autobus est née de la fusion entre l’Association des propriétaires d’autobus du Québec (APAQ) et l’Association du transport écolier du Québec (ATEQ). La Fédération regroupe aujourd’hui plus de 700 membres œuvrant dans tous les secteurs du transport de personnes tels que le transport scolaire, interurbain, urbain, nolisé-touristique, adapté, aéroportuaire, médical et par abonnement.
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Source :
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